« L’heure est venue d’agir. Pas seulement pour préserver la lutte, mais pour sauver des vies. »
Autrefois un symbole fort de la culture sénégalaise, la lutte avec frappe est aujourd’hui au cœur d’une double controverse : l’insécurité grandissante autour des combats et des soupçons de blanchiment d’argent. Face à ces dérives inquiétantes, l’État est appelé à agir avec fermeté pour moderniser et assainir ce sport devenu une source de préoccupations.
Une insécurité alarmante autour des combats
Le combat entre Franc et Ama Baldé, tenu le 16 février 2025 à l’Arène nationale, a été marqué par une série d’incidents graves :
• Refus d’accès aux détenteurs de billets, causé par un dépassement de la jauge autorisée.
• Affrontements violents entre supporters, entraînant des blessés et des dégâts matériels.
• Saccages de biens publics et privés aux alentours du stade.
• Une agression mortelle dans la banlieue de Dakar, en marge de l’événement.
Face à cette situation, le Ministère de l’Intérieur a pris une décision radicale : la suspension jusqu’à nouvel ordre de la couverture sécuritaire des combats de lutte. Une sanction lourde qui illustre l’exaspération des autorités face aux manquements répétés du Comité national de Gestion de la Lutte (CNG) et des promoteurs.
Cette insécurité ne date pas d’hier. Depuis l’installation de l’Arène nationale à Pikine en 2018, 17 décès ont été recensés, selon l’honorable député Babacar Ndiaye. Des chiffres qui traduisent l’urgence d’une réforme profonde.
Un sport gangréné par le blanchiment d’argent
En plus des problèmes de violence, la lutte sénégalaise est soupçonnée d’être un canal de blanchiment d’argent sale. Les cachets exorbitants offerts aux lutteurs, les sommes colossales investies dans les combats et le manque total de transparence posent de sérieuses interrogations.
D’où viennent ces fonds ? Qui finance réellement ces événements ? Autant de questions qui restent sans réponse. Certains observateurs dénoncent un recyclage d’argent issu d’activités illicites, profitant de l’absence de contrôle étatique pour infiltrer le secteur.
Sans un mécanisme clair de traçabilité, ce sport risque de perdre sa crédibilité et de devenir un outil de financement occulte pour des réseaux aux intentions douteuses.
L’urgence d’une réforme pour sauver la lutte sénégalaise
Pour éviter que la lutte ne dérive vers le chaos total, des mesures immédiates doivent être prises :
✅ Encadrement strict des financements : Un audit rigoureux des flux financiers dans le milieu de la lutte est nécessaire pour assainir le secteur et empêcher le blanchiment d’argent.
✅ Renforcement de la sécurité : Des mesures drastiques doivent être mises en place pour garantir la sécurité des spectateurs, des riverains et des acteurs de la lutte.
✅ Meilleure organisation des combats : Il est impératif d’imposer un respect strict des jauges, une gestion rigoureuse des billets et une réduction des risques de confrontation entre supporters.
✅ Professionnalisation du secteur : La lutte doit être modernisée et structurée pour garantir une gestion transparente et efficace, en tenant compte de son rôle culturel et économique.
Un tournant décisif pour l’avenir de la lutte sénégalaise
Avec 17 morts, une insécurité galopante et des soupçons de blanchiment d’argent, la lutte sénégalaise est à la croisée des chemins. Laisser faire ou réformer en profondeur ? L’État, le CNG, les promoteurs et tous les acteurs concernés doivent prendre leurs responsabilités pour éviter que ce sport emblématique ne se transforme en un vecteur d’anarchie.
L’heure est venue d’agir. Pas seulement pour préserver la lutte, mais pour sauver des vies.