Tabaski 2024 à Koungheul : la cherté de l’aliment de bétail plombe les éleveurs, selon Ndiaye SOW. (Vidéo)

Ce Mardi, xibarubambouck était à la rencontre de Ndiaye SOW, éleveur et opérateur économique, dans le département de Koungheul. Lors de cet entretien, Il a listé les problèmes que les éleveurs rencontrent à quelques jours de la tabaski et dont la levée devrait permettre une relance de l’activité dans le département

A quelques jours de la célébration de la fête de la Tabaski, les éleveurs sont très affectés par la cherté de l’aliment de bétail. Le sac de 50 kilogrammes de l’aliment de bétail est de 13000 francs et celui de la paille qui coûtait 2500 francs se vend actuellement à 6000 francs. Une situation qui risque de plomber le secteur de l’élevage si les pouvoirs publics n’interviennent pas dans les plus brefs délais.

La hausse vertigineuse du sac de l’aliment de bétail, le manque de pâturages, constituent un goulot d’étranglement pour le bétail qui paie un lourd tribu en ce moment.

« Chaque jour, nous enregistrons des pertes dans nos troupeaux, nous n’avons plus les moyens d’entretenir nos animaux à cause de certains commerçants véreux qui augmentent le prix de l’aliment de bétail sans cesse », déplore Ndiaye Sow éleveur et opérateur économique

Les spéculateurs se frottent les mains au où la plupart des éleveurs sont obnubilés par l’écoulement de leurs moutons pour la Tabaski. « Nous sommes obligés de bazarder une partie de notre troupeau pour acheter de l’aliment de bétail qui coûte très cher », a dénoncé M. Sow

La cherté de l‘aliment de bétail risque d’avoir des conséquences fâcheuses sur le prix du mouton pour la Tabaski de cette année. Même si le marché local semble être bien approvisionné en moutons, il n’en demeure pas moins que les prix sont plus ou moins élevés dans quelques points de vente installés à Koungheul.

Interpellés sur l’acheminement de leurs moutons à Dakar pour la Tabaski , il évoque des raisons d’insécurité et invite les acheteurs à acquérir leurs moutons le plus tôt possible. « Nous préférons vendre nos moutons sur place ou dans les autres régions où il n’y a pas de risques de tensions”, a déclaré un éleveur de Ida mouride.

A ces problèmes, il faut ajouter l’indisponibilité d’aliments concentrés, pour une bonne production laitière en toute saison et les feux de brousse qui détruisent le pâturage, alors que nous sommes dans le contexte d’un élevage de type extensif, où les bêtes sont laissées à elles-mêmes à la saison morte, pour leur alimentation à travers les champs.

Ce qui constitue d’ailleurs une source de conflits entre éleveurs et agriculteurs. Les derniers accusant les premiers de laisser leurs animaux détruire leurs productions agricoles. C’est que, selon lui, «le parcours du bétail, s’il existe, est souvent émietté par les agriculteurs, pour les besoins de l’extension de leurs surfaces agraires».

Ndiaye Sow relève que les acteurs de l’élevage sont confrontés à de nombreuses contraintes, dont ’’le manque d’espaces pour mener leurs activités d’élevage’’.

‘’C’est une situation difficile. Il n’y a pas d’espaces qui nous soient spécifiquement réservés pour notre élevage. Nous sommes obligés, à chaque fois, de nous déplacer à la recherche de terres et de pâturages pour le bétail’’, a-t-il dit. Il invite l’Etat du Sénégal à apporter des solutions à cette situation que vivent les pasteurs.

M. Sow a également évoqué le fléau que constitue pour le secteur, le vol de bétail. Il déplore le fait que malgré son vote, la loi criminalisant ce phénomène récurrent tarde encore à être appliquée. Il estime que cette situation constitue un véritable frein au développement de l’élevage.

‘’Nous avons beaucoup de difficultés à disposer d’eau pour abreuver les animaux. Certes, beaucoup de progrès ont été [impulsés] à ce niveau par l’Etat du Sénégal, mais il nous faut davantage’’, a-t-il préconisé.

Pour une solution durable de l’élevage, Ndiaye Sow soutient qu’il faut un travail de collaboration entre chercheurs et éleveurs pour assurer une production maximale de moutons. M. Sow a également plaidé pour le renforcement de capacités pour une professionnalisation du secteur.

Le Sénégal compte environ sept (7) millions d’ovins et plusieurs de ces bêtes ne sont pas aptes pour le sacrifice de la fête, c’est ce qui explique la forte demande caractérisée par un taux d’importation de 73% du Mali voisin, et de 27% de la Mauritanie, selon le BAME.

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