Sokhna Mouslimatou Mbacké est née en 1918 à Daroul Alimoul Khabir, communément appelé Ndame au Sénégal. 𝐃𝐢𝐠𝐧𝐞 𝐟𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐂𝐡𝐞𝐢𝐤𝐡 𝐀𝐡𝐦𝐚𝐝𝐨𝐮 𝐁𝐚𝐦𝐛𝐚 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐒𝐨𝐤𝐡𝐧𝐚 𝐅𝐚𝐭𝐲 𝐓𝐨𝐮𝐭𝐲 𝐃𝐢𝐨𝐩, 𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐚 𝐬œ𝐮𝐫 𝐚𝐢̂𝐧𝐞́𝐞 𝐝𝐞 𝐂𝐡𝐞𝐢𝐤𝐡 𝐌𝐨𝐮𝐡𝐚𝐦𝐦𝐚𝐝 𝐀𝐥 𝐌𝐨𝐮𝐫𝐭𝐚𝐝𝐚 𝐌𝐛𝐚𝐜𝐤𝐞́.

Courageuse et très talentueuse, Sokhna Mouslimatou Mbacké était une cheffe d’entreprise dans de multiples domaines.

Dès 1945, elle travaille dans le commerce de gros, particulièrement dans le ciment. Par la suite, en 1950, elle commence à diversifier ses activités et s’intéresse à l’agriculture notamment la culture maraîchère et celle de produits exotiques.

Elle s’initie également au domaine du textile et crée des modèles de pagnes tissés dont la vente explosait du fait de leur bonne qualité.

Très patriotique, elle livre lors d’une célébration de la fête d’indépendance au temps du Président Senghor, une quantité élevée de pagnes tissés.

Plein d’admiration pour cette femme, Senghor disait d’elle « 𝑺𝒐𝒌𝒉𝒏𝒂 𝑴𝒐𝒖𝒔𝒍𝒚 𝒆𝒔𝒕 𝒕𝒓𝒐𝒑 𝒆𝒏 𝒂𝒗𝒂𝒏𝒄𝒆 𝒔𝒖𝒓 𝒔𝒐𝒏 𝒆́𝒑𝒐𝒒𝒖𝒆. 𝑽𝒐𝒊𝒍𝒂̀ 𝒖𝒏𝒆 𝒇𝒊𝒈𝒖𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒍’𝒆́𝒄𝒐𝒏𝒐𝒎𝒊𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒍𝒂 𝒋𝒆𝒖𝒏𝒆 𝒈𝒆́𝒏𝒆́𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒐𝒊𝒕 𝒅𝒆́𝒄𝒐𝒖𝒗𝒓𝒊𝒓 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒔’𝒆𝒏 𝒊𝒏𝒔𝒑𝒊𝒓𝒆𝒓 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒎𝒐𝒅𝒆̀𝒍𝒆. 𝑽𝒐𝒊𝒍𝒂̀ 𝒖𝒏𝒆 𝒄𝒊𝒕𝒐𝒚𝒆𝒏𝒏𝒆 𝒎𝒐𝒅𝒆̀𝒍𝒆, 𝒖𝒏𝒆 𝒇𝒊𝒈𝒖𝒓𝒆 𝒆𝒙𝒆𝒎𝒑𝒍𝒂𝒊𝒓𝒆 𝒒𝒖𝒊 𝒂 𝒅𝒊𝒈𝒏𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒋𝒐𝒖𝒆́ 𝒔𝒂 𝒑𝒂𝒓𝒕 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒂 𝒄𝒐𝒏𝒔𝒕𝒓𝒖𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒔𝒐𝒏 𝒑𝒂𝒚𝒔. »

En 1958 elle se lance dans l’industrie de la transformation de produits céréaliers. Entre 1961 et 1963, grâce à ses performances et sa maîtrise du domaine, elle assure le ravitaillement des pèlerins sénégalais qui voyageaient alors en bateau.

A bien des égards, Sokhna Mouslimatou Mbacké est un modèle de réussite dont les activités diverses sont à l’origine de la création de beaucoup d’emplois. 𝐂’𝐞𝐬𝐭 𝐚𝐢𝐧𝐬𝐢 𝐪𝐮’𝐞𝐧 1962, 𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐞́𝐥𝐞𝐯𝐞́𝐞 𝐚𝐮 𝐠𝐫𝐚𝐝𝐞 𝐝𝐞 𝐂𝐡𝐞𝐯𝐚𝐥𝐢𝐞𝐫 𝐝𝐞 𝐥’𝐨𝐫𝐝𝐫𝐞 𝐝𝐮 𝐌𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐞 𝐟𝐚𝐢𝐬𝐚𝐧𝐭 𝐝’𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐬𝐞́𝐧𝐞́𝐠𝐚𝐥𝐚𝐢𝐬𝐞 𝐚̀ 𝐫𝐞𝐜𝐞𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐜𝐞 𝐭𝐢𝐭𝐫𝐞.

Malgré la diversité de ses activités elle sut consacrer du temps à la maîtrise et la calligraphie du Saint Coran grâce à son époux Ndame Abdou Rahmane Lo qui l’a également initiée aux sciences religieuses.

Musulmane très aguerrie, elle fut une épouse modèle et surtout une mère exemplaire. 𝐒𝐨𝐧 𝐚𝐦𝐨𝐮𝐫 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐜𝐨𝐫𝐚𝐧 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭𝐬 𝐞𝐬𝐭 𝐭𝐞𝐥 𝐪𝐮’𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐨𝐟𝐟𝐢𝐜𝐢𝐚𝐢𝐭, 𝐞𝐥𝐥𝐞-𝐦𝐞̂𝐦𝐞, 𝐞𝐧 𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐪𝐮’𝐞𝐧𝐬𝐞𝐢𝐠𝐧𝐚𝐧𝐭𝐞 𝐚𝐮𝐩𝐫𝐞̀𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐟𝐢𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐨𝐧𝐭 𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐚𝐯𝐚𝐢𝐭 𝐥𝐚 𝐜𝐡𝐚𝐫𝐠𝐞.

Elle assurait l’éducation et supervisait, jusque même dans les travaux domestiques, ces filles dont la majorité était soit ses homonymes soit les filles d’autorité religieuse.

Passionnée par les récits sur la vie de son père, Cheikh Ahmadou Bamba, elle poussa le poète Moussa Kâ a composé le poème ‘’Jazâ-us-shakûr jeeri’’ qui relate la vie du Cheikhoul Khadim. Sokhna Mouslimatou Mbacké fut rappelée à Dieu en 1968, à l’âge de 50 ans non sans avoir fortement marqué son époque.

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La rédaction Fafa Mag