La réforme du paysage médiatique sénégalais, souvent qualifiée d’“assainissement de la presse”, fait débat. Selon Ayache Bielsa, ce processus est faussé dès le départ par un Code de la Presse inadapté, conçu non pas pour garantir la qualité de l’information, mais pour contrôler les médias et restreindre la pluralité des voix.
Un Code conçu pour servir un agenda politique ?
D’après l’analyste, le Code de la Presse sénégalais a été élaboré sous l’ère Macky Sall, avec la complicité de certains journalistes proches du pouvoir. Son principal objectif, selon lui, n’était pas d’améliorer le journalisme, mais de freiner certains médias en ligne qui captaient une part importante du marché publicitaire. L’instauration de la carte nationale de presse, censée garantir le professionnalisme des journalistes, n’aurait été qu’un instrument de tri sélectif favorisant les organes de presse déjà influents.
Les vrais fauteurs de désinformation épargnés ?
Contrairement aux idées reçues, Ayache Bielsa affirme que les principaux vecteurs de désinformation ne sont pas les petits sites ou les journalistes indépendants, mais bien certains grands médias reconnus par l’État. Pourtant, ce sont ces derniers qui bénéficient aujourd’hui d’une reconnaissance officielle, alors qu’ils seraient les principaux artisans de la manipulation et de la diffusion de fausses nouvelles.
Un Code à réviser pour une presse réellement libre
Face à cette situation, l’analyste estime qu’il est impératif de revoir en profondeur le Code de la Presse. Il plaide pour des réformes qui garantissent la qualité de l’information, protègent l’indépendance des journalistes et assurent une presse libre, loin des pressions politiques et économiques.
L’enjeu est de taille : assurer un journalisme rigoureux et responsable, tout en préservant la diversité des voix dans un espace médiatique essentiel à la démocratie sénégalaise.