Le climat social reste tendu dans le secteur de la santé au Sénégal. Le Collectif des Médecins, Pharmaciens et Chirurgiens-Dentistes en Spécialisation du Sénégal (COMES) a annoncé, à travers un communiqué rendu public ce week-end, l’entrée en vigueur d’un mot d’ordre de grève de 72 heures renouvelable à partir du lundi 26 mai 2025.
Une décision qui vient sanctionner l’échec des discussions et la non-prise en charge, selon les termes du collectif, de revendications considérées comme « vitales » pour le bon fonctionnement du système sanitaire et pour la dignité des professionnels en spécialisation.
Le COMES rappelle que, malgré les multiples démarches entreprises dans un esprit d’ouverture et de dialogue, les autorités compétentes n’ont apporté aucune solution concrète aux problèmes persistants auxquels sont confrontés les Docteurs en Spécialisation.
Parmi les griefs soulevés, figurent le flou persistant autour de leur statut, l’absence de prise en charge médicale, le non-paiement régulier des bourses de spécialisation, l’absence de rémunération adéquate ainsi que l’oubli du congé de maternité dans les mesures sociales. Autant de revendications que les membres du COMES disent avoir portées depuis plusieurs années, sans obtenir la moindre réponse satisfaisante.
« Trop de promesses ont été faites, aucune n’a été tenue », déplore le communiqué signé par le président du collectif, le Dr Abou M. M. Talla, et le Secrétaire Général, Dr Bakary Demba Sane. Face à cette situation qu’ils qualifient de « blocage chronique », les médecins en spécialisation disent ne plus pouvoir rester silencieux.
Toutefois, soucieux de ne pas mettre en péril la vie des patients, le COMES assure que le service minimum sera assuré durant la période de grève. Les gardes programmées et les urgences continueront à être prises en charge par les praticiens.
Ce nouveau bras de fer entre l’État et les médecins en spécialisation s’inscrit dans un contexte plus large de crispation sociale dans plusieurs secteurs. Alors que le gouvernement affirme privilégier le dialogue avec les acteurs sociaux, les syndicats, eux, dénoncent une absence de volonté politique réelle pour répondre aux attentes urgentes des professionnels.
Le COMES, pour sa part, laisse entendre que la grève pourrait être reconduite si les autorités continuent de faire la sourde oreille