Dakar, le 2 août 2025 – Le Directoire national du PLD And Suqali, réuni ce samedi à Dakar, a passé en revue la situation politique nationale et défini la feuille de route du parti. Au cœur des échanges : le Plan de redressement économique et social présenté par le gouvernement la veille au Grand Théâtre. Pour Oumar Sarr et ses camarades, il s’agit ni plus ni moins que « l’aveu suprême de l’échec de la gouvernance Pastef ».
Un plan jugé antisocial
Selon le Directoire, ce programme, annoncé avec « grand bruit », ne vise qu’à « faire les poches aux pauvres pour maintenir les privilèges dispendieux des gens du pouvoir ». Les dirigeants du PLD dénoncent le fait que ni l’avion présidentiel, ni les fonds politiques, ni les avantages des ministres et directeurs généraux, ni les véhicules de luxe des députés ne soient concernés par les restrictions annoncées.
En revanche, avertit le parti, les populations seront les grandes perdantes : licenciements massifs, hausse des prix de l’électricité et des transports, taxation accrue du secteur informel via les services de mobile money (Orange Money, Wave, etc.), et privatisation d’infrastructures stratégiques comme le foncier, les autoroutes ou même des sites militaires et hospitaliers. Le Directoire redoute également l’ouverture du pays aux « vieilles voitures du monde », transformant ainsi le Sénégal « en poubelle automobile ».
Oumar Sarr estime que ce plan connaîtra « le même sort que les plans d’ajustement structurel des années 80 et 90 », avec pour conséquences l’aggravation de la crise financière de l’État et l’élargissement de la pauvreté. « À la place du Jubbanti Koom annoncé, on nous a servi un plan Jekkali Askan Wi », a-t-il martelé, appelant à « l’organisation immédiate de la résistance populaire » pour son annulation pure et simple.
Dialogue national : un bilan mitigé
Tout en réaffirmant son attachement au Dialogue national comme outil de construction d’un Sénégal stable et démocratique, le PLD déplore un bilan « largement en-deçà des attentes ». S’il reconnaît quelques avancées sur le processus électoral, il pointe des divergences majeures sur les questions liées à la démocratie et aux libertés, accusant l’initiative présidentielle d’avoir révélé, voire aggravé, une « crise institutionnelle larvée » menaçant la stabilité du pays.
Le parti propose la tenue d’un Dialogue national inclusif ou d’États généraux des forces vives pour traiter des urgences économiques et sociales.
Justice et droits humains : une inquiétude persistante
Le PLD accuse le pouvoir de s’entêter dans une « instrumentalisation de la justice » pour museler l’opposition et les voix critiques. Le Directoire dénonce la multiplication des détentions arbitraires et « le piétinement des garanties constitutionnelles ». Oumar Sarr exige la libération de tous les détenus politiques et le respect intégral de la liberté d’expression.
Mobilisation interne
Sur le plan organisationnel, le PLD se félicite d’avoir structuré ses instances provisoires dans plus des trois-quarts des départements. Il appelle à finaliser la mise en place dans les zones restantes et à accélérer la vente des cartes, tout en exhortant ses responsables à renforcer la mobilisation pour accroître la visibilité et le rayonnement du parti.