À Diamniadio, le professeur Serigne Ahmadou Gaye, originaire de Koungheul, a présenté le rapport général des concertations nationales sur la réforme du service public devant le comité exécutif et le Premier ministre. Un document qui dresse un constat sévère et propose des mesures fortes pour moderniser l’administration sénégalaise.
La réforme du service public au Sénégal entre dans une phase décisive. Ce lundi 4 août 2025, le Ministère de la Fonction publique a officiellement présenté l’Agenda National de Transformation du service public au Premier ministre, en présence du comité exécutif chargé de sa mise en œuvre.
Un travail d’experts et de consultations
Confiée à un panel d’experts, cette mission a consisté à mener des consultations approfondies auprès des différents acteurs du service public et de la société civile. Les échanges ont permis de dresser un diagnostic précis du fonctionnement actuel de l’administration et de formuler des recommandations stratégiques pour améliorer son efficacité, sa transparence et sa proximité avec les usagers.
Un fils de Koungheul à la manœuvre
Originaire de Koungheul, Serigne Ahmadou Gaye, professeur à l’Université Alioune Diop de Bambey, a eu l’honneur de présenter le rapport général devant le comité exécutif et le Premier ministre.
Sa présentation, tenue à Diamniadio, a dressé un constat sévère sur l’état actuel de l’administration sénégalaise.
« Le diagnostic révèle des délais de traitement excessifs, un manque de transparence, des exigences documentaires abusives et des pratiques informelles de paiement. Dans certains services, plus de 50 % des usagers jugent les procédures très chères ou difficiles d’accès, et près de 90 % dénoncent des pratiques collectives problématiques », a-t-il souligné.
Parmi les principaux défis relevés figurent la lenteur des procédures, l’opacité des démarches pour la diaspora, l’insuffisance des infrastructures énergétiques et numériques, ainsi que la faible motivation des agents publics.
« La question de la motivation des agents est cruciale ; elle a été évoquée dans toutes les régions », a insisté le professeur Gaye.
Des réformes ambitieuses pour un service public moderne
Le rapport recommande notamment :
• une digitalisation inclusive et universelle ;
• la création d’un guichet unique pour les réclamations ;
• la généralisation des systèmes de gestion électronique du courrier ;
• la sécurisation et la traçabilité des paiements ;
• l’interopérabilité des services et la mutualisation des données ;
• la formation continue des agents ;
• la mise en place de sanctions claires en cas de manquement.
Une attention particulière est portée à l’adaptation des réformes aux réalités locales et à l’inclusion linguistique, afin de garantir l’accès aux services publics pour tous les citoyens, y compris ceux qui ne maîtrisent pas la langue officielle.
Une ambition claire : rapprocher l’administration du citoyen
La présentation a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la transparence, la traçabilité et la participation citoyenne, avec des évaluations régulières de la qualité des services.
En recevant le rapport, le Premier ministre Ousmane Sonko a salué un travail « rigoureux et structurant » et réaffirmé l’engagement du gouvernement à mettre en œuvre rapidement les réformes préconisées.
Avec cet Agenda National de Transformation, le Sénégal ambitionne de bâtir un service public moderne, digitalisé, transparent et orienté vers l’usager.