L’arrestation de Moustapha Diakhaté continue de faire réagir. L’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, actuellement en garde à vue, suscite de vives préoccupations au sein de la société civile et de la classe politique
Parmi les voix qui s’élèvent, celle d’Alioune Tine, fondateur du think tank Afrikajom Center et ex-président de la Raddho. Dans une publication sur X (ex-Twitter), le défenseur des droits humains met en garde contre les conséquences de ces interpellations répétées.
« À force de convoquer des opposants politiques, des activistes ou des journalistes à la DIC ou à la Cybercriminalité pour ce type d’interrogatoire, on finit par créer un véritable malaise démocratique », alerte-t-il. Selon lui, cette pratique risque d’engendrer « des détenus politiques arrêtés et emprisonnés pour avoir exprimé leurs opinions ».
Alioune Tine va plus loin, estimant que la prison risque désormais de devenir « une fabrique de héros politiques », perçue comme un passage obligé pour gagner en légitimité et en reconnaissance.Face à cette situation, il appelle à la libération immédiate de Moustapha Diakhaté. « Il faut le laisser s’exprimer sur la situation politique en tant qu’opposant. Sa fonction, c’est de critiquer, d’interpeller, avec les mots qu’il choisit. Cela relève du débat d’idées, pas d’une infraction », plaide-t-il.