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Koungheul, le 23 mai 2025 – La disparition brutale de Mamadou Samba Diallo, Infirmier Chef de Poste (ICP) d’Arafat, continue de secouer le secteur de la santé à Koungheul. Dans cet entretien exclusif, Ibrahima Senghor, Directeur de l’Unité Départementale d’Assurance Maladie (UDAM), revient sur la perte de celui qu’il considère comme un acteur clé du système local de santé.
Une perte personnelle et professionnelle
« C’est avec beaucoup d’émotion que je parle de Mamadou Samba Diallo. C’était plus qu’un collègue, c’était un ami, un homme de devoir, un partenaire de confiance dans nos missions communes. Son assassinat nous a tous bouleversés », confie-t-il, visiblement ému.
Ibrahima Senghor souligne le lien fort qui l’unissait à l’ICP d’Arafat, tant sur le plan professionnel qu’humain. Samba Diallo était reconnu pour sa disponibilité, sa capacité d’écoute et son engagement sans faille envers les populations.
Un acteur-clé pour l’assurance maladie communautaire
Le rôle de feu Samba Diallo allait bien au-delà de ses fonctions cliniques. Pour l’UDAM, il représentait un pilier essentiel dans la sensibilisation et l’accompagnement des populations :
« Il était notre relais sur le terrain. Il comprenait les enjeux, traduisait les politiques sanitaires en actions concrètes, facilitait l’adhésion des populations et faisait remonter les réalités vécues sur le terrain. Grâce à lui et à d’autres agents engagés, nous avons pu élargir la couverture maladie même dans les zones les plus enclavées. »
Un cri du cœur pour la sécurité des agents de santé
Au-delà de l’hommage, le directeur de l’UDAM lance un appel pressant à l’État :
« Nous ne pouvons plus fermer les yeux. Nos agents de santé sont en danger. Mamadou Samba Diallo est tombé parce qu’il servait. Il est inadmissible qu’en 2025, un soignant puisse être tué dans l’exercice de ses fonctions. Il faut sécuriser les postes de santé, déployer des agents de proximité, et surtout reconnaître la valeur de ceux qui tiennent debout notre système de santé. »
Un exemple à suivre et un engagement à poursuivre
Pour Ibrahima Senghor, la meilleure manière d’honorer la mémoire de l’ICP d’Arafat est de continuer son combat :
« Perdre Samba, c’est perdre une partie de notre âme collective. Mais son dévouement et son courage nous inspirent. Il croyait en une santé accessible à tous. Il ne reculait devant aucun effort. À nous de poursuivre cette voie. »
L’UDAM de Koungheul : un état des lieux encourageant
Profitant de cet entretien, M. Senghor a dressé un rapide bilan de l’UDAM à Koungheul :
« Notre structure se porte bien. Nous encourageons les populations à venir adhérer et les anciens membres à renouveler leur inscription. C’est une démarche citoyenne et solidaire. »
Il a aussi remercié les partenaires techniques et financiers, notamment Enabel, qui vient de renouveler son partenariat avec l’UDAM pour deux années supplémentaires.
« Nous saluons également la franche collaboration avec toutes les structures sanitaires du département. Ce travail d’équipe est essentiel à la réussite de notre mission. »
Des retards expliqués dans les remboursements
Interrogé sur les retards de remboursement parfois signalés, M. Senghor a tenu à rassurer :
« Il y a effectivement des lenteurs, souvent dues aux délais de traitement au niveau national. Nous demandons un peu de patience. Nous faisons tout notre possible pour que chaque membre soit satisfait et que les remboursements soient effectués dans les meilleurs délais. »
Avec la disparition de Mamadou Samba Diallo, l’UDAM de Koungheul perd un acteur majeur. Mais son engagement, son humanisme et sa vision resteront vivants dans le cœur de ceux qui l’ont connu et dans les structures qu’il a servies avec honneur.
Par la rédaction de Xibarubambouck.com