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Koungheul : Et si ses habitants prenaient leur destin en main ? Par Cheikh Tidiane SOCÉ.

Koungheul, ville carrefour, ville d’opportunités, ville d’histoire. Pourtant, malgré ses atouts indéniables, elle peine à se développer à la hauteur de son potentiel. Un constat amer : infrastructures insuffisantes, économie en berne, manque criant d’initiatives locales. Et pourtant, Koungheul ne manque ni de bras, ni de talents, ni de ressources. Ce qui manque, c’est une véritable prise de conscience citoyenne.

Une municipalité aux moyens limités, une population qui attend tout.

Aujourd’hui, la municipalité de Koungheul, comme beaucoup d’autres collectivités du pays, fonctionne essentiellement grâce aux fonds de dotation et de concours de l’État. Des ressources souvent insuffisantes pour répondre aux nombreux défis de la ville : écoles délabrées, itinéraires impraticables, infrastructures sportives vétustes, système de santé sous pression. Et pourtant, une grande partie de la population reste passive, attendant que les solutions viennent « d’en haut ».

Or, le développement d’une ville ne repose pas uniquement sur les autorités locales. Il est aussi et surtout l’affaire de ses habitants. L’exemple de certaines collectivités à travers le monde prouve qu’avec une mobilisation citoyenne forte, il est possible de transformer le quotidien. En France, certaines communes rurales ont lancé des fonds participatifs pour financer les équipements publics. Au Rwanda, le concept d’ Umuganda (travail communautaire) permet aux citoyens de s’impliquer directement dans l’amélioration de leur cadre de vie. À Koungheul, il est temps d’en faire autant.

Des solutions simples et accessibles pour tous    

Si chaque Koungheulois décide d’agir à son échelle, la ville connaîtrait une véritable révolution. Les artisans, par exemple, pourraient mettre leurs compétences au service de la communauté :

Les menuisiers pourraient offrir quelques heures de travail pour réparer les tables-bancs des écoles. Les maçons pourraient contribuer à la rénovation des bâtiments publics.
Les commerçants pourraient organiser une caisse solidaire pour financer des projets collectifs.

Et que dire du sport ? Aujourd’hui, le stade de Koungheul souffre d’un manque d’éclairage, limitant son utilisation et freinant l’épanouissement de la jeunesse. Pourquoi ne pas lancer une cagnotte citoyenne pour financer l’installation de projecteurs ? Avec une participation de chacun, le rêve deviendrait réalité en un temps record.

Un élan citoyen qui doit être impulsé par la municipalité

Cependant, pour qu’une telle dynamique prenne vie, il faut un moteur, un catalyseur. La municipalité doit jouer ce rôle, en montrant la voie et en impulsant une nouvelle mentalité. Elle doit :

Éveiller les consciences, en expliquant clairement aux habitants que leur avenir est entre leurs mains.

Mobiliser les forces vives. (jeunes, femmes, leaders communautaires, associations) pour organiser des actions concrètes.

Garantir la transparence dans la gestion des fonds collectés, car la confiance est la clé de toute initiative citoyenne.

Si les Koungheulois savent avec certitude que leurs efforts servent réellement au bien commun, l’engagement suivra naturellement.

Bambouck Santé : Un exemple à suivre.

Heureusement, certains ont déjà compris l’importance de l’action collective. L’association Bambouck Santé , dirigée par le Docteur Babacar Sine, regroupe les professionnels de santé du département. Chaque année, elle organise des journées de consultation gratuite pour la population. Ces médecins, infirmiers et sages-femmes consacrent de leur temps précieux pour améliorer la santé des Koungheulois, sans rien attendre en retour.

Cet exemple doit inspirer. Si les professionnels de la santé donnent de leur temps pour la communauté, pourquoi les autres corps de métier ne feraient-ils pas de même ?

Koungheul nous appartient à tous !

Koungheul, c’est nous. Wolofs, Peuls, Wolofs, Peuls, Sérères, Koniaguis, Mandingues… Nous partageons la même ville, le même destin. Attendre que tout vienne de l’État ou de la mairie est une erreur. Le développement d’une ville repose avant tout sur ses habitants.

Il est temps que chaque Koungheulois se demande : Qu’ai-je fait aujourd’hui pour ma ville ? Car c’est ensemble, et seulement ensemble, que nous ferons de Koungheul un modèle de développement participatif et inclusif

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