Le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, a procédé, ce vendredi 30 mai à Dakar, au lancement officiel de la deuxième phase du Programme d’appui au développement de l’éducation au Sénégal (Pades II). Dotée d’un financement de près de 77 milliards de FCFA, cette nouvelle étape vise à renforcer un système éducatif équitable, performant et résilient, en tenant compte des disparités territoriales.
Cofinancé par l’Agence française de développement (AFD) et le Partenariat mondial pour l’éducation (PME), le Pades II s’étendra sur la période 2025-2028. Il repose sur trois axes majeurs : l’amélioration de la qualité des enseignements, la promotion de l’équité dans l’accès à l’éducation et le renforcement de la gouvernance.
Une vision structurante pour un secteur en transformation
Pour Moustapha Guirassy, ce programme traduit la volonté collective de bâtir une école fondée sur des valeurs de solidarité, d’équité, de transparence et de redevabilité. Le Pades II s’inspire des enseignements tirés de la première phase, tout en mettant l’accent sur les territoires les plus vulnérables du pays.
Deux mécanismes financiers seront déployés : un appui budgétaire représentant 71 % des fonds, destiné aux dépenses essentielles (infrastructures scolaires, manuels, alimentation scolaire), et un financement programmatique (26 %) ciblant les services centraux, déconcentrés et la formation des enseignants. « La déconcentration devient un levier clé de transformation pour rapprocher les décisions des lieux d’apprentissage », a souligné le ministre.
Des défis persistants à relever
Le ministre n’a pas manqué d’évoquer les principaux défis du secteur éducatif. Il estime que plus de 4 millions d’enfants restent hors du système scolaire et que les résultats d’apprentissage, notamment en lecture et en mathématiques, restent très inégaux. Il appelle donc à des réponses contextualisées et efficaces. Par ailleurs, la masse salariale du ministère, qui absorbe près de 90 % du budget, impose une rationalisation de la gestion des ressources. Malgré tout, Moustapha Guirassy reste optimiste : « La jeunesse sénégalaise est une opportunité majeure pour transformer notre pays à l’horizon 2050 ».
Un partenariat stratégique salué par la France
Présent à la cérémonie, Florian Blazy, conseiller à l’ambassade de France, a salué l’approche stratégique du programme, soulignant qu’il s’agit d’un modèle de coopération aligné sur les priorités nationales. « Plus de 70 % des financements sont injectés directement dans le budget de l’État, preuve d’une confiance mutuelle », a-t-il déclaré.
Il a également rappelé les acquis de la première phase du Pades, parmi lesquels la formation de 30 000 enseignants, l’appui à près de 7 000 apprenants issus de milieux vulnérables, ainsi que les avancées notées dans la gouvernance et l’équité éducative à travers les inspections d’académie.
Le Pades II s’annonce ainsi comme un jalon déterminant dans la transformation durable du système éducatif sénégalais, avec une ambition affirmée : garantir une éducation de qualité pour tous.