Au Sénégal, la Tabaski génère des centaines de milliers de peaux d’animaux, mais plus de 70 % de cette ressource sont perdues ou exportées à bas prix faute d’organisation de la filière, selon Mountaga Diao, ministre du Tourisme et de l’Artisanat.
« Une meilleure structuration pourrait créer des milliers d’emplois pour les femmes et les jeunes, tout en réduisant notre dépendance aux importations de produits finis », a-t-il déclaré lors d’une cérémonie de remise d’attestations à 76 artisans formés dans le cadre du projet Tabask’Cuir, ce lundi 2 juin 2025, à la tannerie artisanale de Wakhinane Nimzatt, à Guédiawaye.
Le projet Tabask’Cuir, initié par le ministère, s’articule autour de trois axes : sensibilisation aux bonnes pratiques de dépiautage, formation technique de 76 artisans (dont 64 femmes) en façonnage, ponçage, lissage et teinturerie, et collecte organisée de peaux de moutons à Golf Sud, mobilisant 50 jeunes volontaires. Ces actions visent à améliorer la qualité du cuir local, renforcer les compétences des artisans et développer une industrie du cuir compétitive et ancrée localement.
Le ministère a fourni un lot de matériel d’une valeur de 12,5 millions FCFA, incluant des machines d’empilage, de mélange et de traitement du cuir. Par ailleurs, des travaux de réhabilitation de la tannerie de Guédiawaye, d’un coût de 21 millions FCFA, sont en cours, comprenant un atelier de traitement, un radier, des points d’eau, un bloc sanitaire et un mur de clôture. « Nous voulons offrir aux artisans un cadre de travail digne, sécurisé et productif », a souligné le ministre.
L’objectif est de faire de Tabask’Cuir un modèle réplicable à l’échelle nationale, avec une collecte élargie des peaux de mouton, chèvre et bœuf lors des prochaines fêtes religieuses, pour bâtir une filière cuir robuste pilotée par les artisans