Dans une ambiance électrique et une salle comble à Fun City, Barthélémy Dias a lancé, ce mercredi soir, son tout nouveau mouvement politique : « Sénégal Bi Nu Bokk », littéralement « Le Sénégal que nous partageons ». Un nom symbolique pour une initiative qu’il veut résolument citoyenne, participative et portée par la société civile.
Un discours grave et engagé
L’ancien maire de Dakar, visiblement ému, a livré un discours dense, sans fioritures, empreint de gravité, mais aussi d’espoir. Il a refusé de « promettre plus », préférant poser « un acte de vérité, un acte de foi, un acte d’amour » pour un pays qu’il décrit comme blessé mais debout.
« Le Sénégal souffre, mais sa souffrance n’est pas abstraite », a-t-il lancé, évoquant la misère tangible des familles, la précarité galopante, l’abandon des talibés, la flambée des prix et une croissance économique qui « ne nourrit pas, n’emploie pas, ne soigne pas ».
Il a dénoncé l’injustice sociale, l’inaction des autorités publiques, la concentration du pouvoir et des richesses et la manipulation des chiffres officiels pour masquer une réalité que vivent au quotidien des millions de Sénégalais.
Un appel à la mobilisation citoyenne
Dans un second temps, Barthélémy Dias a haussé le ton pour galvaniser la foule. Il s’est adressé directement aux enseignants, médecins, jeunes sans emploi, femmes victimes d’injustices, retraités oubliés, agriculteurs, commerçants, pêcheurs et artistes. À tous, il a lancé un appel à se mobiliser, affirmant :
« Ce mouvement, ce n’est pas le mien. Il est le vôtre. Il est né de la fatigue d’attendre, du refus de courber l’échine. »
Refusant les clivages partisans, il a positionné « Sénégal Bi Nu Bokk » comme un projet de transformation sociale, basé sur la vérité, la justice, la dignité et la participation populaire.
Une rupture avec la classe politique traditionnelle,
Barthélémy Dias se présente comme le porte-voix d’un peuple déçu mais résilient. Il n’a pas manqué de saluer la diaspora, qu’il qualifie de « pilier économique » du pays, tout en dénonçant l’échec des politiques publiques à garantir des services sociaux de base.
« Le Sénégal n’a pas besoin de sauveurs, mais de ses enfants, debout, fiers et justes. »
Et de conclure son intervention par une citation de Beaumarchais, lourde de sens en ces temps de crispations politiques :
« Quand le mal a toutes les audaces, le bien doit avoir tous les courages. »
Avec « Sénégal Bi Nu Bokk », Barthélémy Dias veut incarner une nouvelle génération de leadership, débarrassée des logiques clientélistes. Il mise sur l’éveil des consciences pour poser les bases d’un nouveau contrat social, où chaque citoyen retrouverait sa voix et sa place.
Reste à voir si ce souffle nouveau saura transformer l’indignation collective en un véritable élan politique structuré et durable.