Après trois années de grève dans le secteur des collectivités territoriales, l’État du Sénégal et l’Intersyndicale des travailleurs ont finalement trouvé un terrain d’entente. Un protocole d’accord a été signé, jeudi, à Rufisque, en présence du ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Moussa Bala Fofana. L’annonce phare : une revalorisation salariale intégrale pour plus d’un millier d’agents, assortie de mesures d’accompagnement financières d’envergure.
Dans sa déclaration, le ministre Moussa Bala Fofana a confirmé l’alignement des salaires de 1.155 fonctionnaires des collectivités territoriales sur la grille de la Fonction publique d’État. Les revalorisations varient entre 80.000 et 300.000 FCFA, selon les grades.
« Il ne s’agit pas d’une faveur, mais de justice statutaire », a-t-il précisé, insistant sur le caractère correctif de cette mesure, attendue de longue date par les agents.
À cela s’ajoute une indemnité transitoire de 80.000 FCFA par mois destinée à 6.458 agents certifiés, déployée progressivement sur trois ans. Cette indemnité, qualifiée de « pont entre reconnaissance et transition », vise à accompagner l’intégration durable de ces travailleurs dans une logique de carrière au sein de la fonction publique locale.
Pour soutenir les collectivités les plus touchées par cette revalorisation, l’État met en place un fonds spécial de 1,5 milliard de FCFA. Mais le ministre prévient : cet appui financier est conditionné par une gestion rigoureuse.
« Il n’est plus question de ce poudrage, mais d’un encadrement sérieux. Ce soutien se fera sur la base de conventions précises avec la tutelle », a-t-il souligné.
Ce protocole marque, selon le ministre, un moment décisif pour les collectivités territoriales.
« La République ne recule pas devant ses engagements. Elle agit, elle assume, elle répare », a lancé Moussa Bala Fofana, saluant une avancée vers la professionnalisation, la reconnaissance et l’attractivité des administrations locales.
Le ministre a insisté sur l’importance de cette réforme dans le cadre du pacte national de stabilité sociale et d’émergence économique, voulu par le président Bassirou Diomaye Faye.
Moussa Bala Fofana a également salué la posture des syndicats qui, malgré des années de mobilisation et de désaccords, ont maintenu le dialogue.
« Vous avez su préserver le fil du dialogue. C’est la preuve que le dialogue social demeure un pilier fondamental dans la gouvernance publique territoriale. »
Du côté des travailleurs, cet accord est accueilli comme une victoire sociale majeure. Après trois années de grève, ils voient enfin se concrétiser des revendications jugées essentielles à leur dignité professionnelle et à l’efficacité des services publics locaux.