Un phénomène inquiétant a refait surface ce lundi au Collège d’Enseignement Moyen (CEM) Commune 2 de Koungheul. Une dizaine de jeunes filles, âgées de 13 à 17 ans, ont été victimes d’une crise hystérique collective en pleine matinée, ravivant le souvenir des épisodes similaires qui avaient marqué le Sénégal en 2008, notamment à Dakar.
Ces crises, caractérisées par des convulsions, de fortes agitations et des délires, rappellent le mythe de « Djiné Maïmouna », largement évoqué lors des précédentes vagues d’hystérie dans les écoles du pays. Le phénomène s’est produit aux alentours de 10h30, à un moment où la température était relativement clémente pour la région, oscillant entre 35 et 36°C, bien en deçà des 41 à 45°C souvent enregistrés.
Selon Monsieur Abdoulaye Ndiaye, professeur au sein de l’établissement, toutes les victimes sont des filles, inscrites dans les classes de 6ème, 5ème, 4ème et 3ème. Les élèves de 3ème semblent particulièrement touchées, représentant la majorité des cas recensés.
« Le phénomène s’est produit subitement. Les filles ont commencé à montrer des signes d’agitation et certaines se sont effondrées en pleine classe. Nous avons dû faire appel aux sapeurs-pompiers et l’équipe du centre de santé pour les prendre en charge », a témoigné M. Ndiaye, encore sous le choc.
La rumeur publique n’a pas tardé à relier ces crises à l’entité mystique appelée « Djiné Maïmouna », une croyance largement répandue lors des crises similaires survenues en 2008 dans les lycées et collèges du Sénégal. À l’époque, ces incidents avaient suscité peur et incompréhension au sein des communautés éducatives et des familles, donnant lieu à des interventions de marabouts et d’exorcistes dans certaines écoles.
Les autorités éducatives, tout en restant prudentes, privilégient l’hypothèse d’un phénomène psychologique collectif lié au stress scolaire et à des facteurs environnementaux. Toutefois, l’ampleur et la soudaineté des faits interpellent, poussant certains à craindre un retour des crises de 2008.
Les causes potentielles : stress ou superstition ?
Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ces crises. Selon des psychologues scolaires, il pourrait s’agir d’un phénomène de contagion psychologique accentué par le stress des examens, le climat de superstition et l’effet de groupe. L’état de précarité des infrastructures scolaires, combiné à des conditions climatiques difficiles, pourrait également jouer un rôle aggravant.
En revanche, dans les quartiers de Koungheul, certains parents continuent de croire à l’intervention de forces surnaturelles, appelant à des séances de prières collectives et au recours à des marabouts pour « purifier » l’établissement.
Les autorités éducatives appelées à réagir
Face à cette situation préoccupante, les responsables de l’Inspection Départementale de l’Éducation de Koungheul sont attendus pour mener une enquête approfondie et apporter des réponses rassurantes aux parents. Une équipe de médecins et de psychologues devrait être dépêchée sur place pour évaluer l’état de santé des élèves affectées et déterminer l’origine exacte du phénomène.
Dans l’immédiat, l’administration du CEM Commune 2 envisage de suspendre tous les cours afin de calmer les esprits et éviter une éventuelle panique généralisée.
Le retour des crises hystériques dans les écoles de Koungheul pose une fois de plus la question de la prise en charge psychologique des élèves et de l’impact des croyances populaires sur le système éducatif. Les prochains jours seront déterminants pour apaiser les tensions et élucider les causes de ces mystérieuses crises.