Le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) a tenu une conférence des leaders ce 26 février 2025, marquant une nouvelle étape dans son opposition au gouvernement actuel. Dans une déclaration alarmante, le mouvement met en garde contre une dégradation continue de la situation politique et économique du Sénégal, tout en appelant les citoyens à une mobilisation massive.
Le FDR appuie son constat sur la récente décision de l’agence de notation Moody’s, qui a abaissé la note du Sénégal à B3 avec une perspective négative. Cette dégradation reflète, selon eux, une détérioration préoccupante des finances publiques, compromettant l’accès du pays aux financements internationaux et menaçant des secteurs clés tels que les infrastructures et les programmes sociaux.
Plutôt que d’apporter des réponses concrètes à cette crise, le Premier ministre Ousmane Sonko aurait, selon le FDR, cherché à détourner l’attention en transformant la séance des questions d’actualité à l’Assemblée nationale en une “farce politique”.
Au-delà des questions économiques, le FDR dénonce une confiscation des pouvoirs institutionnels par le Premier ministre. Il l’accuse de : Exercer un contrôle absolu sur la justice, obtenant l’arrestation de toute personne qu’il désigne. S’approprier des prérogatives du ministère des Finances et de l’Économie, centralisant la gestion budgétaire et la coopération internationale. Intervenir directement dans la gouvernance du secteur parapublic, influençant marchés publics et recrutements.
Cette concentration des pouvoirs traduirait, selon le FDR, l’émergence d’un “État-Sonko”, où les institutions démocratiques seraient progressivement vidées de leur substance.
Les tensions ne se limitent pas à la sphère politique. À l’approche d’un dialogue social prévu avec les syndicats, le FDR accuse le gouvernement de préparer des mesures antisociales drastiques. Parmi celles-ci figureraient : Des licenciements massifs dans le secteur public et parapublic. Une réduction des salaires et des subventions sur l’électricité et le carburant. Une remise en cause des acquis sociaux, sous la pression des institutions financières internationales.
Ces mesures, selon le FDR, rappellent les politiques d’ajustement structurel des années 80 et 90, qui avaient plongé de nombreux pays africains dans la pauvreté et la récession.
Face à ces évolutions, le FDR ne compte pas rester inactif. Il annonce une série de rencontres avec les autorités religieuses, les forces sociales et les acteurs de la société civile afin d’organiser une riposte concertée.
En point d’orgue de cette mobilisation, le mouvement prépare une grande manifestation populaire après le mois de Ramadan, visant à défendre le pouvoir d’achat des citoyens et les acquis démocratiques du pays.
Alors que le climat politique se tend de jour en jour, cette déclaration du FDR marque un tournant dans l’opposition au gouvernement. Reste à voir quelle sera la réaction des autorités face à cette montée en puissance des contestations.