L’ancien ministre Pape Malick Ndour est-il dans le déni ou feint-il d’ignorer les implications réelles du Rapport de la Cour des comptes ? C’est la question que soulève Amadou Ba, député de Pastef, face aux récentes déclarations de l’ex-ministre.
Une lecture sélective du Rapport de la Cour des comptes ?
Pape Malick Ndour, ancien ministre, soutient que la Cour des comptes n’a mentionné aucun cas de détournement ni prévu de poursuites dans son Rapport. Un argument que réfute Amadou Ba, qui rappelle que la nature du langage comptable utilisé par la Cour ne se prête pas toujours aux termes explicites comme détournement ou falsification.
En effet, la Cour préfère employer des notions telles que écarts, crédits non retracés, variations, discordances ou encore manquements dans la gestion. Pourtant, ces termes traduisent bel et bien des irrégularités comptables et financières qui engagent la responsabilité des gestionnaires publics.
L’ancien ministre de l’Économie et des Finances ne semble donc pas mesurer la gravité des faits relevés. Amadou Ba va plus loin en insinuant que Pape Malick Ndour ignore ou feint d’ignorer la portée réelle du Rapport dans le contexte de la certification des finances publiques par le nouveau gouvernement.
Un Rapport qui ouvre la voie aux poursuites
Contrairement à ce qu’affirme Pape Malick Ndour, la Cour des comptes ne s’est pas contentée de dresser un bilan technique. Dès la page 5 du document, elle avertit clairement que les faits relevés, s’ils sont présumés constitutifs de fautes de gestion ou d’infractions pénales, feront l’objet de poursuites appropriées.
Le Rapport mentionne ainsi la possibilité de déférés, référés et déclarations provisoires de gestion de fait, autant de mécanismes qui peuvent mener à des actions judiciaires contre les responsables impliqués.
Amadou Ba met en garde ceux qui croient pouvoir échapper aux sanctions : « Ne jubilez pas trop vite, il y a eu des détournements et des fautes de gestion que la Cour des comptes et le pool judiciaire financier vont poursuivre et sanctionner. »
Vers une offensive judiciaire ?
Le ministre de la Justice a récemment annoncé l’ouverture imminente de procédures judiciaires contre d’anciens ministres et directeurs généraux. Pour Amadou Ba, cette démarche est non seulement légitime mais aussi nécessaire pour rétablir la transparence et la responsabilité dans la gestion des finances publiques.
Loin d’être une simple formalité comptable, le Rapport de la Cour des comptes pourrait donc marquer le début d’une véritable vague de reddition des comptes, mettant fin à une certaine impunité dans la gestion des deniers publics.
Pape Malick Ndour pourra-t-il toujours se réfugier derrière une interprétation minimaliste du Rapport pour échapper à d’éventuelles poursuites ? L’avenir nous le dira.