Face à une situation économique tendue, le Premier ministre Ousmane Sonko mise sur un plan de redressement pour restaurer la confiance et corriger les déséquilibres financiers. Entre audits, rigueur budgétaire et mobilisation des ressources internes, le gouvernement espère poser les bases d’une reprise durable.
Un outil de stabilisation face à l’urgence
L’économie sénégalaise traverse une période critique, marquée par une dette importante et des finances publiques fragiles. Pour éviter l’asphyxie et rétablir la stabilité, le gouvernement a choisi de déployer un plan de redressement. Celui-ci repose sur une série d’actions destinées à corriger rapidement les déséquilibres et à restaurer la confiance des partenaires financiers.
Le plan s’articule autour de la réduction des dettes cachées, de la rationalisation des dépenses de l’État et de la réorganisation de la gouvernance financière. Le gouvernement insiste sur la transparence, les audits et la lutte contre la corruption comme leviers essentiels pour rassurer la population et les investisseurs. Parallèlement, la mobilisation de ressources internes est présentée comme une solution clé pour financer les besoins urgents, en limitant le recours à un endettement extérieur trop contraignant.
Du redressement à la relance
Contrairement à un plan de relance, qui vise à stimuler la croissance par des investissements massifs et des mesures incitatives, un plan de redressement se concentre d’abord sur la stabilisation. Il constitue une première étape indispensable pour créer l’espace budgétaire et la confiance nécessaires avant toute relance durable.
Dans cette optique, le gouvernement Sonko entend corriger d’abord pour mieux reconstruire ensuite. Cette approche graduelle est présentée comme le seul chemin réaliste pour sortir le pays de la crise sans aggraver ses fragilités financières.
Une articulation avec la vision SN2050
Ce plan s’inscrit également dans la Vision SN2050, qui projette un Sénégal souverain et économiquement autonome à long terme. Pour atteindre cet objectif, il faut d’abord purger les vulnérabilités héritées et recentrer les priorités budgétaires sur les secteurs stratégiques tels que l’agriculture, l’énergie et les infrastructures locales.
Le plan de redressement apparaît ainsi comme la phase corrective de cette vision, permettant de créer des bases solides avant de déployer de grands projets structurants. Il traduit également la volonté du gouvernement Sonko-Diomaye de négocier avec les partenaires financiers sur de nouvelles bases, affirmant ainsi une souveraineté économique qui se veut assumée et pragmatique.
Un test politique et économique
Si ce plan est présenté comme une réponse technique à la crise, il constitue aussi un enjeu politique majeur. Les mesures de rigueur et les réformes exigées peuvent s’avérer impopulaires, mais elles sont défendues comme un passage obligé pour redresser le pays.
La réussite de ce plan dépendra de la rapidité de sa mise en œuvre, de la capacité à convaincre les populations et de l’adhésion des acteurs économiques et sociaux. C’est à cette condition que le Sénégal pourra retrouver sa stabilité et envisager une relance durable dans les années à venir.
