Le sociologue Mor Talla Dia, spécialiste du travail et de l’organisation à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, tire la sonnette d’alarme sur les dangers des jeux de hasard et l’impact de la publicité ciblée, qui favorise l’addiction, notamment chez les jeunes.
Une publicité agressive qui encourage l’addiction
Dans une analyse détaillée, Mor Talla Dia met en lumière les stratégies marketing employées par les entreprises de jeux de hasard. Grâce aux réseaux sociaux et aux plateformes en ligne, ces entreprises utilisent des techniques de publicité ciblée qui exploitent les vulnérabilités psychologiques des individus, notamment le désir de gains faciles et l’excitation du jeu.
Les jeunes, particulièrement exposés à ces campagnes, sont incités à jouer sans mesurer les conséquences. « La publicité ne se limite pas à promouvoir le jeu : elle en accélère l’addiction, en rendant le jeu omniprésent dans leur quotidien », souligne-t-il.
Des impacts graves sur la santé et les finances
Le sociologue alerte sur les dérives de cette industrie, qui provoque des troubles psychologiques (anxiété, dépression) et des problèmes financiers parfois irréversibles. Une fois pris dans l’engrenage, les joueurs compulsifs peuvent sombrer dans l’isolement social, l’échec scolaire ou professionnel, et même contracter des dettes importantes.
Des méthodes publicitaires trompeuses
L’intervention de Mor Talla Dia met aussi en cause l’usage abusif de figures publiques dans la promotion des jeux de hasard. Certains sportifs et journalistes influents sont utilisés, parfois sans leur consentement, pour légitimer ces pratiques et inciter les jeunes à jouer. Une manipulation qui fausse la perception du public et banalise les risques liés aux paris et aux jeux d’argent.
Vers une régulation plus stricte
Face à cette situation, le sociologue appelle à un encadrement plus strict de la publicité pour les jeux de hasard. Il suggère à la 15ᵉ législature de proposer une loi visant à limiter les campagnes agressives et à interdire les méthodes trompeuses, notamment celles qui exploitent des personnalités publiques.
Il exhorte également la LONASE à jouer un rôle plus actif en promouvant un jeu responsable et en développant des campagnes de sensibilisation sur les dangers de l’addiction.
Prévenir plutôt que guérir
Mor Talla Dia plaide enfin pour une éducation renforcée sur les dangers des jeux de hasard. Il recommande des programmes de sensibilisation à destination des jeunes, des parents et des éducateurs, afin de développer une pensée critique face aux messages publicitaires et d’éviter que le jeu ne devienne une dépendance.
« Le jeu ne doit pas être une fatalité, mais une activité encadrée et responsable. Il est temps d’agir avant qu’une génération entière ne tombe dans le piège de l’addiction », conclut-il.