Dakar, 27 juin 2025 – Réunie le mercredi 26 juin au siège de Taxawu Sénégal, la Conférence des Leaders du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) a dressé un état des lieux préoccupant de la situation politique, économique et sociale du Sénégal. Dans un communiqué rendu public à l’issue de cette rencontre, le FDR tire la sonnette d’alarme et appelle à une mobilisation citoyenne face à ce qu’il qualifie de « dérive autoritaire » du régime actuel.
Une organisation en place, un passage de témoin
Sur le plan interne, le FDR se félicite du bilan positif de ses six premiers mois d’existence, marqués par la consolidation de son organisation et l’animation de ses différentes commissions. Le front salue particulièrement l’action de son coordonnateur sortant, Khalifa Ababacar Sall, pour son leadership au cours des quatre derniers mois. Conformément à sa charte, le FDR a désigné à l’unanimité Monsieur Samba Sy, secrétaire général du PIT, comme nouveau coordonnateur à partir du 1er juillet 2025. Ce choix, souligne le communiqué, est motivé par sa capacité de rassemblement, son sens de l’écoute et son expérience dans la gestion des organisations.
Une crise multidimensionnelle sans précédent
Sur le plan national, le FDR dépeint un tableau sombre de la situation actuelle, parlant d’une crise multidimensionnelle qui affecte profondément le pays. Selon les leaders du front, le Sénégal traverse une période de grande turbulence, marquée par :
• une dérive autoritaire du pouvoir,
• une instrumentalisation inquiétante de la justice,
• une répression croissante des libertés publiques,
• et une crise économique accentuée par une gouvernance jugée irresponsable.
Le FDR dénonce notamment la judiciarisation de la vie politique à travers des procédures expéditives et ciblées contre des opposants, journalistes et activistes. Cette situation, affirme-t-il, met en péril les fondements de l’État de droit et sape la confiance des citoyens dans les institutions républicaines.
Libertés en recul, presse sous pression
Le communiqué pointe également la répression des manifestations pacifiques, le harcèlement des médias, et l’intimidation des voix discordantes. Pour le FDR, ces atteintes aux libertés publiques traduisent une volonté manifeste d’étouffer la citoyenneté et de museler toute contestation.
Une économie à la peine, un État qui vacille
Sur le plan économique, le FDR parle d’une dette publique insoutenable, d’un déficit budgétaire record, et d’un désaccord préoccupant avec le FMI. Dans ce contexte, les investissements publics s’effondrent, pendant que les dépenses de prestige et les recrutements politiques continuent. Le chômage des jeunes, l’inflation et la précarité s’aggravent.
Dans le monde rural, la situation est qualifiée de catastrophique, entre désorganisation de la campagne agricole, mévente des productions, problèmes d’accès aux intrants, et absence d’accompagnement technique des producteurs.
Un appel au sursaut national
Face à ce constat alarmant, le FDR lance un appel solennel à un sursaut national, exhortant les citoyens, les syndicats, les partis politiques, la société civile et toutes les forces vives à se mobiliser pour la défense de la démocratie, des libertés et de la justice. Le front invite à des luttes multiformes contre la gouvernance actuelle, jugée liberticide et contraire à l’intérêt général.
« Le Sénégal mérite mieux qu’un retour en arrière démocratique. Le peuple mérite une justice libre, un État responsable et une gouvernance au service de l’intérêt général », conclut le document.
Le FDR affirme rester mobilisé pour la défense des libertés, de la République et de la démocratie.