Dakar, 13 juin 2025 – Le Sénégal démocratique est-il en train de reculer ? C’est la question que se posent de nombreux citoyens après l’arrestation de Moustapha Diakhaté, figure bien connue de la scène politique nationale.
L’ancien président de groupe parlementaire est aujourd’hui privé de liberté pour un simple mot, selon ses soutiens. Une décision que les partis de l’opposition ayant pris part au Dialogue national jugent inacceptable, injuste et dangereuse pour la démocratie.
Dans un communiqué ferme et sans équivoque, ces partis dénoncent la tournure autoritaire que semble prendre le régime de Pastef, malgré les engagements répétés du président Bassirou Diomaye Faye en faveur du consensus, du pardon et de l’apaisement. Le dernier appel en date fut lancé par le chef de l’État lui-même à l’occasion de la Tabaski, invitant les acteurs politiques à préserver l’esprit du Dialogue national. Une invitation contredite, selon l’opposition, par les actes posés sur le terrain.
« Moustapha Diakhaté est emprisonné pour avoir osé dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Son “tort” : avoir pointé du doigt certaines dérives de ceux qui dirigent aujourd’hui les Institutions de la République. C’est une atteinte grave à la liberté d’expression », dénoncent les signataires du texte.
Pour l’opposition présente au Dialogue, cette arrestation marque un dangereux précédent, en plus de mettre en lumière un deux poids, deux mesures dans l’interprétation de la liberté d’opinion. Les auteurs du communiqué rappellent également les excès et les douleurs que le pays a traversés entre 2021 et 2024, estimant qu’il est hors de question de revivre ces périodes sombres.
« Les Sénégalais ne veulent plus de convulsions politiques. Nous devons avancer, pas reculer. Mais cela passe par le respect strict des droits fondamentaux, et en premier lieu, de la liberté d’opinion. »
La balle est dans le camp du régime, avertissent les partis signataires, qui appellent le président Diomaye à poser des actes concrets de décrispation, en libérant immédiatement et sans condition Moustapha Diakhaté ainsi que tous les détenus politiques encore derrière les barreaux.
