Dans le département de Koungheul, l’accès à l’eau potable reste un enjeu crucial, particulièrement en milieu rural où les populations sont confrontées à une pénurie chronique. Cette situation devient d’autant plus préoccupante que les besoins ne cessent de croître, portés par la démographie, l’évolution des modes de consommation et le changement climatique.
Aujourd’hui encore, dans plusieurs localités rurales de Koungheul, des habitants sont contraints de recourir à l’eau des puits traditionnels, souvent sans précautions sanitaires, exposant ainsi des milliers de personnes à des risques hydriques et sanitaires majeurs. Des forages tombent régulièrement en panne, des réseaux vieillissants ou sous-dimensionnés limitent la distribution, et certaines zones restent complètement dépourvues d’adduction d’eau.
Une responsabilité institutionnelle mal assumée
Contrairement à une idée largement répandue, la responsabilité de la densification des réseaux d’eau potable, de la création ou du renouvellement des forages ne relève ni des concessionnaires privés comme Flex Eaux, ni des collectivités territoriales. Ces missions, cruciales pour l’accès équitable à l’eau, relèvent exclusivement de l’État central.
Or, l’État peine manifestement à répondre de manière efficiente et dans les délais requis à cette obligation fondamentale. Le manque d’anticipation, les lenteurs administratives et l’insuffisance des investissements publics dans le secteur hydraulique rural aggravent la vulnérabilité des populations, surtout dans des contextes de sécheresse ou de pic de consommation.
Face à cette situation, la population manifeste une vive inquiétude, d’autant plus que l’eau est un besoin vital qui conditionne la santé, l’éducation, l’agriculture et la paix sociale.
Une volonté d’implication citoyenne et de recherche de solutions
Conscientes des limites actuelles, les autorités étatiques ont récemment instruit leurs services à procéder à un inventaire rigoureux et une évaluation approfondie des besoins hydrauliques dans le département de Koungheul. Cette démarche est saluée, mais elle reste insuffisante si elle ne débouche pas sur des actions concrètes, rapides et pérennes.
C’est dans cet esprit que nous, citoyens du département, proposons des pistes de solutions à court et moyen terme, afin de contribuer activement à l’élaboration de réponses durables.
Propositions à moyen terme.
Transfert de compétence hydraulique aux collectivités territoriales :
Il devient impératif de décentraliser véritablement la gestion de l’eau. Les collectivités territoriales, plus proches des réalités du terrain, doivent être dotées de moyens juridiques, techniques et financiers pour assurer l’aménagement, l’entretien et la distribution de l’eau dans leurs circonscriptions.
Coopération transfrontalière avec la Gambie :
Étant donné la proximité géographique et les enjeux communs en matière d’eau, une coopération structurée avec la Gambie dans ce secteur pourrait ouvrir des perspectives novatrices de gestion partagée des ressources.
Mise en service de la station d’épuration de Koungheul :
Conçue pour produire de l’eau destinée à l’irrigation, cette station, encore à l’arrêt, pourrait jouer un rôle clé dans l’optimisation de l’eau à usage agricole, allégeant ainsi la pression sur les forages destinés à la consommation.
Propositions à court terme
Réhabilitation et sécurisation des puits traditionnels existants :
Dans l’attente de solutions structurelles, il est urgent de remettre en état les puits existants en assurant la qualité microbiologique de l’eau grâce à des dispositifs de filtration et de désinfection.
Renouvellement des réseaux défectueux ou sous-dimensionnés :
De nombreux réseaux installés il y a plusieurs décennies sont aujourd’hui obsolètes. Leur renouvellement permettra d’améliorer la pression, la distribution et la couverture en eau potable.
Adduction d’eau dans les localités non desservies :
Il est inacceptable qu’en 2025, des villages entiers n’aient toujours aucun accès à l’eau potable. Il faut agir immédiatement pour combler ce retard criant.
Réactivation des forages à l’arrêt :
Certains forages, pourtant viables, sont inutilisés faute de maintenance ou de pièces de rechange. Un programme de remise en service rapide permettrait de soulager de nombreuses localités.
Conclusion : Une urgence sociale et une responsabilité partagée
Le défi de l’eau à Koungheul ne se règlera pas par des discours ou des audits sans suite. Il nécessite un engagement fort de l’État, une synergie avec les collectivités locales, et une implication des citoyens. Garantir l’accès universel à l’eau potable n’est pas un luxe, mais un droit fondamental. La mobilisation doit être collective, structurée et résolue.
L’eau, c’est la vie. Ne laissons pas Koungheul mourir de soif.
Amsarr