Le député et activiste sénégalais Guy Marius Sagna a vivement réagi à la polémique entourant les fonds de l’USAID, appelant à une vigilance accrue sur l’influence des organisations étrangères dans les politiques de développement du Sénégal.
Selon lui, l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international), créée en 1961, n’est pas un simple organisme d’aide humanitaire mais un instrument servant les intérêts politiques, économiques et stratégiques des États-Unis. Il estime que ces fonds ne sont pas désintéressés et visent à orienter les choix économiques et politiques des pays bénéficiaires.
Dans son argumentaire, Guy Marius Sagna rappelle que l’USAID avait été conçue, dans le contexte de la Guerre froide, pour éloigner les pays en développement du bloc communiste. Après la chute de l’URSS en 1989, son rôle aurait évolué pour renforcer l’influence américaine dans les pays anciennement colonisés, notamment face à d’autres puissances impérialistes.
Il cite Robert McNamara, ancien président de la Banque mondiale et ex-secrétaire à la Défense des États-Unis, pour illustrer la stratégie américaine de “formation” des élites africaines : « Il n’y a pas de prix pour devenir les amis de ces hommes-là. »
Selon Sagna, l’USAID et d’autres institutions occidentales utilisent l’aide au développement pour instaurer une dépendance économique, qualifiant cette politique de “Dead Aid” (aide mortifère).
Face à cette situation, le député plaide pour un contrôle strict, voire une interdiction, des interventions de l’USAID et des ONG, fondations et centres culturels étrangers liés à ce type de financement. Pour lui, une véritable indépendance passe par une rupture avec les influences extérieures et la mise en place de politiques souveraines adaptées aux besoins des populations locales.
Il conclut son message en réaffirmant son combat pour un monde débarrassé de toute forme d’impérialisme : « Un autre monde est nécessaire. Un autre monde est possible. Un monde débarrassé de tout impérialisme. »
Avec cette prise de position radicale, Guy Marius Sagna relance le débat sur la souveraineté du Sénégal face aux financements internationaux et sur les enjeux géopolitiques de l’aide au développement.